Voici maintenant presque 5 ans que j’ai découvert cet extra-terrestre. Né Louis Kevin Celestin, Kaytranada est un dj et producteur canadien d’origine haïtienne.

LE DÉBUT DE LA FIN

Le 31 mai 2014, je me trouve à une soirée dans un quartier chic de Paris (pas bobo mais vraiment bourgeois, genre 15ème arrond.) pour l’anniversaire d’une ancienne amie. La soirée démarre, peu à l’aise, la musique flotte sans réellement faire danser les invités .

Au bout d’une heure, la fièvre monte. Avec mon amie, nous suivons le mouvement. Soudain, j’entends la magnifique voix de Pharrell Williams retentir, je crie : « mais c’est ATM JAM!! » … pas tout à fait. Lorsque le beat se déclenche, je pète un plomb. Cette collaboration avec Pharrell Williams et Azealia Banks, qui étaient l’époque deux de mes artistes préférés, m’avait fortement déçu. Mais ce remix a nettoyé mes pores et retourné mon cerveau. Après le moment d’extase, je cours vers la sono demandant aux personnes autour le nom de l’artiste, quelqu’un me répond presque énervé par ma question « Kaytranada« .

C’est ici que tout commence. C’est réellement en 2015 que je m’immerge dans sa musique. Malgré l’existence de Spotify et Deezer, je me dirige vers Youtube. Lorsque je tape Kaytranada, je tombe nez à nez avec des dizaines de chaînes musicales aussi éclectiques et pourtant similaires les unes des autres. De Majestic Casual à Underground Charisma, je découvre le temple secret de la musique underground sous toutes ses formes. Je nage, je me noie dans ces chaînes de remix en remix dans ces playlists, appréciant le moindre clip et je me rends compte que Kaytranada avait déjà une fanbase bien installée. Je découvre par la suite une multitude d’artistes aujourd’hui assez célèbres tels que le rappeur Goldlink ou le groupe The Internet. La boiler Room de Kaytranada à Montréal m’impressionne. Un public déjà enthousiaste, sûrement un peu éméché et bourré mais totalement conscient de la musique qu’il entend. C’est l’euphorie.

CET HOMME C’EST LE FUTUR J’EN SUIS SÛRE

Si je vous dis qu’il a changé mon univers musical, je n’abuse pas. D’Amérie à Missy Elliott, je me retrouve face à des classiques du r’n’b reboostés et remis à neuf sans avoir perdu leur flamme initiale. Une nouvelle vague que je ne peux toujours pas qualifier, à mi-chemin entre Timbaland et Larry Heard (et ouais c’est possible). Il ne restait qu’une chose à faire : le voir en concert. Début 2016, le dj annonce qu’il sortira son premier album, 99,9% ainsi qu’il fera une tournée dans la foulée, MOMENT DIVIN.

12 Mai 2016, décidément toujours en mai, je réussis à choper ma place in extrémis. J’arrive devant le Trianon, très stressée bien sûr mais tellement excitée à l’idée de voir son faciès. Son petit frère, Lou Phelps commence son set. Puis au bout d’une heure, arrive Kaytra. Une atmosphère positive se fait sentir, dans la fosse c’est littéralement le bordel ça se pousse et se mélange, me trouvant au premier balcon, je danse comme si c’était ma dernière soirée. De Creep à Leave me alone, tout est parfait. Le concert finit sur une note salée, personne ne voulait partir. Ma pote et moi dansions tellement, qu’un homme est venu à la fin saluer notre prestation chorégraphique. Suite au concert, je reste accrochée aux moindres faits et gestes de Kaytra. Je le piste sur tous les réseaux sociaux et plateformes musicales possibles. Sortant de temps en temps des singles, petits EP ou projets communs (notamment celui avec le génial Robert Glasper), je me rends compte qu’il ne comptera pas sortir un album d’aussitôt. Et c’est peut être mieux ainsi.

Aujourd’hui toujours en attente de sa prochaine merveille, je savoure toujours sa discographie, le regardant parcourir le monde de festivals en festivals, sans vraiment connaître l’ascension fulgurante qu’il mérite en comparaison à plusieurs de ses confrères Kygo ou encore Dj Snake. Peut être pour le meilleur qui c’est.

Lunaticharlie.

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