The Burial of Kojo est réalisé par Blitz Bazawule et est clairement une claque visuelle et scénique. Le film pouvant être qualifié « d’indépendant » ou de film d’auteur en Europe, dépeint de façon poétique et fantastique et les réalités des dimensions magico-religieuses de beaucoup d’Africains.
LA FORME

D’entrée, nous sommes plongés dans un récit merveilleux, énoncé par une fille/femme. Elle décrit en toute simplicité l’histoire du début de sa vie. La rencontre de ses parents, sa naissance jusqu’à son existence et arrivée en son monde. Cette jeune femme, son père et sa mère vivent dans un village voire même une petite communauté, sur les eaux. Il n’y a ni endroit ni date précisés dans le film. On devine qu’on est au XXIème et on apprend au cours du film qu’on est au Ghana, pays d’Afrique de l’Ouest anglophone. Le film est partagé entre l’anglais et une langue traditionnelle (Akan Kasa).
L’ANALYSE ET LE FOND
Il y a comme un mystère planant pendant tout le film. Le père d‘Esi, Kojo est hanté par un souvenir ou un rêve depuis plusieurs années. L’arrivée de sa fille concrétise sa hantise. Esi est décrite comme un miracle, la clé à sa hantise. Kojo vivait auparavant dans une grande ville qu’il a quitté pour trouver la paix après un évènement tragique. L’eau est pour lui sa source d’apaisement d’où son habitation sur l’eau.
Un soir, Kwabena le frère de Kojo réapparait. Cette visite de courtoisie va chambouler tout le film. Par la suite, Kojo et sa famille partent vivre en ville chez sa mère. Territoire riche en or, Kwabena propose à Kojo de partir à la conquête des mines d’or afin de subvenir à leurs besoins. Le passé de Kojo le rattrape ainsi que sa famille. Esi est elle aussi hantée par des rêves où un corbeau noir géant est à sa recherche. Un jour, malgré le danger des fouilles des mines d’or, gardées par des milices chinoises, Kwabena et Kojo vont dans l’une des mines les plus en vu. C’est ici que l’intrigue prend un nouvel envol.

The Burial of Kojo retrace et met en exercice les différents univers et échelles de croyance, pouvant être ressentis sur le continent africain. Partagé entre religions traditionnelles, religions du livre et sciences dures, le film témoigne des divisions parfois psycho-spirituelles qu’une personne peut posséder.
Le film navigue entre animisme et le merveilleux comme on le voit dans le film Black Panther (2018). Les ancêtres ou les aïeux ont une forte importance dans les religions traditionnelles africaines. Ou encore dans le même genre le film Lovely Bones (2010) avec ses scènes angéliques et utopiques, venant interrompre l’histoire glaçante du film. The Burial of Kojo entre dans le vif du réel du manque d’argent et du besoin d’évasion de beaucoup de personnes, rurales ou pas. Ce besoin se caractérise par une imagination forte et poétique.
À voir absolument tant que vous le pouvez.
Lunaticharlie.
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