L’ARTISTE LOUS AND THE YAKUZA LA CHANTEUSE ET ARTISTE JULIE BUDET DU GROUPE YELLE L’ARTISTE LUIDJI
Ces dernières semaines ont musicalement été très intenses. Adepte de la scène alternative française et francophone, je me suis replongée dans la scène francophone, que je suis souvent de loin sauf pour le rap et l’électro. Récemment, 3 artistes que je suis parfois depuis des années ont sorti 3 projets géniaux. Voici, Lous and The Yakuza, YELLE et Luidji.
Lous and the Yakuza : L’énigmatique « Gore »
Lous and The Yakuza Image de l’album « Gore »
Il est impossible d’avoir raté la sortie du premier projet de la jeune chanteuse et artiste belge : Lous and The Yakuza. Lous and The Yakuza, de son vrai nom, Marie-Pierra Kakoma s’est, en à peine 1 an, installée dans l’immense sphère de la musique francophone. Son hybridité et son particularisme font d’elle une artiste éclectique. Son premier album nommé « Gore » sorti le 18 octobre 2020, qu’elle avait qualifié d’autobiographique dans l’émission Quotidien le jour de sa sortie, est à la fois sombre et lumineux. L’artiste révèle ses idées noires, son besoin d’évasion, ses relations amicales ou familiales complexes et/ou toxiques. Sans aucunes barrières, entre poésie et arithmétique mentale, la chanteuse passe de la chanson douce à une voix saccadée, presque essoufflée comme une course contre la montre, une ambivalence propre à l’artiste et au final, à tout humain. Des sons comme « Bon acteur » revenant sur des ratés d’une de ses relations. En passant par le titre « Téléphone sonne » où l’artiste déclare son mal à l’aise face à une pression sociale et existentielle, « Gore » concentre en lui des parts d’ombre et de tristesse de la chanteuse. Pour aller plus loin, des chansons très intimes et pourtant à portée universelle, comme « Quatre heure du matin » un son poignant, où l’on découvre des deux côtés (les agresseurs et la victime), l’histoire d’un viol. La voix masculine, doublant et répondant à ses paroles, fait guise d’ombre vocale, plus brute et affirmée. Notre sensibilité peut être mise à rude épreuve. L’album « Gore » est frais car gorgé de sincérité brute, philosophique et consciencieux. En terme de musicalité, l’album passe de la trap comme dans le son « Dans la hess » à un tempo décousu et organique dans « Solo ». En dehors de la musique, l’artiste a un univers visuel plus qu’intéressant et singulier. Son goût pointu pour la mode luxuriante, les arts visuels graphiques et surréalistes, font de Lous and The Yakuza une grande artiste, sûre de ses choix et de son identité esthétique.

Lous and The Yakuza a sorti un premier opus prometteur, sérieux, vecteur de douleurs et d’incertitudes humaines. « Gore » est riche musicalement, porté de multiples univers culturels animant la chanteuse. Sorti le 18 octobre, « Gore » est un bijou musical que je vous conseille vivement d’acheter et écouter sur les plateformes musicales. En attendant, je vous laisse avec sa très récente et magnifique prestation pour l’émission « the Tonight Show » de Jimmy Fallon.
Yelle : le galvanisé « l’ère du verseau »
Image tirée du clip « J’veux un chien » Image de la couverture de l’album « L’Ere du Verseau »
Depuis maintenant près de 15 ans, le groupe français Yelle émerveille la scène électro alternative française et même mondiale. Le groupe, composé du musicien Jean-François Perrier et vocalement personnifié par la chanteuse Julie Budet, revient 6 ans après avec l’album « l’ère du Verseau ». Personnellement déjà convaincue depuis « Pop Up », le groupe n’en finit pas de créer et de se distinguer. L’album « l’ère du verseau » est un concentré d’émotions, de déclarations parfois coups de gueule mais candides. Il est tout simplement une affirmation forte musicale et textuelle de grande ampleur. Du titre « J’veux un chien » catalyseur d’une volonté forte d’amour et d’existence cristallisé autour de ce lien humains-chiens, au titre « Karaté » qui en ferait bouger plus d’uns ou unes dans les ballrooms, YELLE n’a pas peur de jouer sur la diversité du genre électro/house. Le coup de coeur reste le titre « Peine de mort » aussi conscient que merveilleux et léger, le titre vogue sur un double tempo presque afro et à la fois house. Mais surtout le son « peine de mort » sacralise le clair-obscur des relations amoureuses et ainsi de la politique française. « On abolit la peine de mort, on abolit pas les couleurs » est le mot d’ordre : à bas l’hypocrisie française n’allant que dans un sens. Et c’est ainsi que le titre vient nous rappeler la puissance du groupe YELLE : aborder des maux sociaux par le prisme de la musique. Entre des métaphores aiguisées et sonorités astrales, « L’ère du verseau » prouve bien son titre : l’album n’a pas d’identité propre, il se compose d’histoires diverses, tout aussi riches les unes des autres. Comme le signe astrologique le Verseau, le projet est avant-garde, aérien et excentrique.

Le groupe YELLE n’a pas finit de nous faire danser, de façon lucide et débridée. L’album « l’ère du Verseau » sorti le 4 septembre 2020, est disponible sur les plateformes musicales. Voici le clip du titre « Karaté ».
Luidji : l’accompli « Boscolo exedra »
Image tirée du clip « Boscolo Exedra« Image de la couverture de l’album « Boscolo Exedra«
Que dire de plus. Suivant Luidji depuis Station 999 et plus précisément depuis son single « Nuit Blanche », il est difficile de ne pas acclamer la réussite et le talent du rappeur. Luidji revient plus d’un an après son premier album « Tristesse business », un projet caractérisé par une ode à l’amour, l’introspection et la découverte de soi mais aussi parfois d’un regain d’amertume et d’un tiraillement de sa part d’obscurité. Luidji semble plus apaisé, libre et moralement reboosté. Accompagné des siens dans cette aventure qu’est la création musicale, l’artiste vient de sortir un EP solaire. Toujours fidèle à lui-même, Luidji est toujours en proie de son alter ego féminin. Entre assurance et romantisme, Luidji est un éternel charmeur sensible mais habité par l’amour propre et guidé par ses fantaisies. De « Mauvaise Nouvelle » au tendre et subtil titre cadencé « Manège », l’artiste se dévoile sereinement, accompagné par une voix féminine presque angélique, aussi présente que lointaine.

« Boscolo Exedra » pour une hymne à la vie, ses luxures et ses joies. C’est le ressenti final du projet : une douce victoire. Luidji est finalement toujours tiraillé par son psyché. On peut l’entendre à la fin du titre « Boscolo Exedra » avec une brève d’une conversation thérapeutique. Des questions sans réponses subsistent, mais sous le soleil de l’Algarve, Luidji ne semble pas loin d’atteindre sa quête : sa paix intérieure. Vous pouvez écouter son dernier projet sur les plateformes musicales. Voici la vidéo de son premier passage chez Colors Studios, pour le titre « Le Rouge ».
Ces 4 artistes parviennent au travers de leurs musiques et textes, a apprehendé le genre humain et ses dynamiques brusques et souvent insensées. Je vous invite donc vivement à écouter leurs projets.
Lunaticharlie.
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