SHORT TERM 12 ou un focus sur les interférences des traumatismes enfantins une fois adultes

Sorti en 2013 et réalisé par l’américain Destin Daniel Cretton, le film Short term 12 est un film américain indépendant et une véritable révélation cinématographique. Son casting est prodigieux et révèle des acteurs et actrices aujourd’hui mondialement reconnu(e)s (Brie Larson, Lakeith Stanfield ou encore Rami Malek). Mais surtout le film se permet d’aborder des problématiques très actuelles : les relations familiales et surtout les liens affectifs et les traumatismes et maltraîtances infantiles. Dans cet article, je tenterai une analyse de ce petit bijou visuel.

DES ENFANTS ET JEUNES PARTICULIERS…

Dans cette bâtisse en banlieue de Los Angeles, ressemblant à une maison lambda, nous retrouvons des enfants et adolescents aux blessures psychologiques et même psychiatriques immenses. Ces adolescents aux origines et milieux sociaux divers sont réunis dans cette grande maison afin d’amoindrir et comprendre leur souffrance mentale et psychique. Le Short Term 12 est un centre de refuge. Dans ce centre, on guide et prend soin de ces jeunes êtres, pas abandonnés mais confiés. Ces adolescents et enfants forment une grande fratrie. Lorsque l’un ou l’une craque ou faille d’abandonner, l’entraide est toujours grande. De la dépression ou troubles comportementaux et tendances suicidaires, les assistants sociaux s’occupant d’eux requièrent une vigilance immense. Mais le hiatus intervient quand on se rend compte que les intervenants sociaux de ces enfants sont aussi de grand blessés et traumatisés.

UN ÉCHANGE INTERGÉNERATIONNEL D’ENTRE AIDE

Le leitmotiv du film reste sûrement l’échange et la compassion émotionnelle. Ces jeunes adolescents sont au premier abord les patients mais le film dévoile de seconds êtres aux passés tout aussi complexes et bouleversants. Le personnage de Grace (jouée par l’excellente Brie Larson), en est la preuve.

Grace jouée par Brie Larson.

Grace possède en elle une force de caractère, elle est la pièce motrice de Short Term 12. Mais cette force mentale et surtout cette extraversion de tendresse et humanité vient tout bonnement de son parcours personnel. Le film démontre que pour comprendre des blessés psychologiques et mentaux, il faut souvent avoir un vécu similaire. Grace va grâce à ces enfants combattre et affronter ses peurs et angoisses liées de par et d’autre à l’emprisonnement de son père. Il se trouve qu’en dehors de ce centre, Grace est comme une enfant, elle paraît fragile. Il en est de même dans son foyer et avec son copain. Lorsque les responsabilités d’adulte arrivent, elle est dépassée. Son travail lui donne un regain de confiance. Son copain Mason (joué par John Gallagher.Jr), qui lui a grandi en famille d’accueil semble totalement en accord avec ses émotions et sa vie. Ce qui lui confère d’être un adulte compatissant. Il a déjà guéri ses blessures et travaillé sur lui-même.

Un autre personnage attire aussi l’attention, Nate (joué par Rami Malek). Le nouveau intervenant est directement plongé dans le bain et il semble dépassé par les évènements. Comme il l’avouera lui même, ce travail est une expérience sociale, il voit ces enfants comme des épreuves et non des humains. Il va au fil du film se fondre dans cette famille, après plusieurs épisodes dramatiques. Nate n’est tout simplement pas un ancien ou actuel grand blessé. Le film Short Term 12 lui permet de se construire. Elle fait elle aussi sa propre thérapie. Elle est une adulte psychologiquement blessée et détruite. Sa protection exacerbée pour la jeune Jayden (jouée par Kaitlyn Dever) est terrifiante mais compréhensible, elle se voit à travers. En protégeant ces enfants, Grace a compris qu’elle était en mesure de guérir et affronter la vie et ses grands soucis. Une question globale revient souvent dans notre société : qui sont les psychologues des psychologues? Le film Short Term 12 répond à la réponse : c’est l’entourage et surtout eux-mêmes. Le film prouve que les enfants sont souvent plus capables et détenteurs de nos réponses de personnes adultes mais que surtout nous devons souvent guérir par nous-même.

CONCLUSION

Le film Short Term 12 est impressionnant de réalisme, on se sent aux côtés des acteurs. Le film rappelle indirectement d’autres oeuvres cinématographiques. Je pense d’emblée au film Split (2016). Lors de la scène de fin dramatique, la dernière survivante Casey Cooke (jouée par Anya Taylor-Joy) est épargnée par la Bête (joué par James McAvoy).

À la vue de ses cicatrices sur le haut de son corps, l’homme comprend que Casey est aussi une blessée physique mais surtout psychique et selon sa logique, elle mérite d’être épargnée. Aussi arbitraire que son choix peut paraître, Split renvoie trois ans plus tard à Short Term 12, un adulte blessé accordant une partie d’humanité et de compassion à une autre jeune blessée. Pour finir, Short Term 12 est un film inspirant, magnifiquement réalisé, parfois cru et dur, touchant et qu’il est nécessaire de voir et d’apprécier.

Lunaticharlie.

Images provenant de Pinterest.

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