La série sortie sur Amazon Prime Video le 3 avril 2020, est géniale de A à Z. Basée sur le livre éponyme d’art et de multiples oeuvres de l’artiste suédois Simon Stalenhag, la série défraye toute autre série. Dans une petite ville américaine, coupée du monde, des habitants vivent des choses qui sortent de l’immanent et du réel. Essayons de décrypter ce bijou télévisuel.
UNE PETITE VILLE RENFERMANT DES SECRETS IMMENSES

Comme de nombreuses séries ou films de science fiction, nous sommes directement plongés dans le feu de l’action. Au premier abord, il n’y a aucune base temporelle ni chronologique, ce qui peut être le signe d’une série ou d’un film initiatique. Cette petite ville typique à tout d’ordinaire mais elle a en son sein une entreprise ou usine aux étranges activités. Cette entreprise scientifique, The Loop régit et concentre quasiment toute l’activité économique et professionnelle de la ville. C’est d’ailleurs une des seules perspectives d’avenir et préoccupation pour beaucoup d’habitants. Dès le premier épisode qui nous présente le personnage de Loretha (jouée par l’actrice Rebecca Hall), on assiste à une ambivalence entre un présent peu lointain (je dirais entre les années 60 et années 80) et son passé. Dans la série, nous sommes comme dans les séries Stranger Things (2016) ou Years and Years (2019), face à des technologies plus avancées que l’humanité. Mais à l’instar des deux autres séries, il y a une sorte de chaleur humaine palpable, de l’espoir. Le futur et donc notre présent n’envisagent pas d’être apocalyptique ou chaotique. Le bras bionique de George (joué par George Schneider), les enjeux astro-physiques et scientifiques que véhicule le Loop, ce laboratoire qui localement est grandiose. À chaque épisode, nous avons droit à une histoire différente. On localise rapidement les personnages centraux dont cette famille mononucléaire composée de George, Loretha, Jakob et Cole.

La mère Loretha et le père George, travaillent au Loop et le grand père Russ (joué par le mythique Jonathan Pryce), le père de George, en est le directeur. À la fin du premier épisode après que la mère ait rencontrée une version antérieure d’elle même, on découvre que nous somme peut être à la croisée de plusieurs univers dimensionnels. La sérialité s’articule comme un fil conducteur, un personnage se lie ou se rapproche d’un autre, et a droit à son bout d’histoire. Entre des plans visuels à couper le souffle, une atmosphère candide et des histoires mélancoliques, la technologie est soit une solution soit mauvaise fortune. Tout dépend de son utilisation. C’est le lien logique qui réunit chaque histoire. Mais les histoires sont interdépendantes. Les personnages vivent quelque chose d’anormal, de fantastique dans le sens conceptuel et qui dépasse l’ordre de la logique et rationnel, les bouleversant. Un petit appareil ou une pierre extraterrestre ou encore une capsule spatiale abandonnée, que veut nous révéler la série au fil de chaque histoire ? Où cela nous mène ? Qu’est ce que le Loop et vers quoi ces histoires dispersées mais concentrées vont-elles aboutir? Car à chaque épisode une découverte, qui provoque sa tempête et une solution abrupte liée à l’ego humain. Ce n’est pas la technologie qui sépare les personnages mais les Hommes eux-mêmes.
UNE BOUCLE TEMPORELLE SANS FIN?

Au fil de la série, les épisodes s’enchaînent et viennent compléter le puzzle qui nous mènent vers un possible dénouement final. Il semblerait que les humains comme les parents de Jakob, vont vers ce monde robotisé mais les robots tendent à être plus humains. Sur 8 épisodes, les personnages sont transformés et vivent des aventures incroyables. Mais ce qui reste surréaliste, c’est qu’ils ne parlent pas de leurs histoires et anecdotes entre eux ou alors que très peu. Ces histoires sont comme des souvenirs qui deviendront peut être des légendes ou qui tomberont sûrement dans l’oubli faute de transmission. Et ce mind mapping, n’a peut être pas de fin concluante. La série tout de même inspirée d’oeuvres visuelles, fait que l’art et la subjectivité sont les mots d’ordre. Le fait même qu’à aucun moment la place des médias est mise en avant. À croire que ce que chaque personnage vit est trop extraordinaire pour être raconté. Entre un couple d’adolescents qui arrête le temps, un homme qui découvre sa vie future et ses déceptions, un duo d’amis échangeant leurs esprits et leurs corps, tout semble toujours revenir vers cette famille initiale. Le père comme la mère sont depuis enfants confrontés à ces évènements technologiques et extraordinaires et tout comme leurs deux enfants. Il s’agit d’un héritage culturel du grand père vers les petits enfants.

L’épisode final, se focalise sur Cole. Cole arrive sans s’en rendre compte, à traverser le temps, c’est-à-dire qu’il subit cet évènement. On se rend que compte Cole a voyagé dans le temps mais comment? Grâce à des ruisseaux qui pourraient symboliser des passerelles temporelles. Lorsqu’il revient, son père est mort et sa mère a vieilli d’au moins 20 ans. Ce qui incroyable dans Tales from the Loop c’est que toutes les histoires sont dues à des maladresses scientifiques. La science et la magie ne font qu’un, au final deux univers qui dépassent le réel à leur manière. Avec les mésaventures de Cole, on en vient à se demander si toute la série est réelle dans le sens où, est que tout a un sens. Cole lui même à son retour, à lui même compris qu’il se devait d’immortaliser un moment concret, une image qui lui permettrait de saisir l’instant, par peur de l’oublier ou qu’il s’échappe à nouveau. Le mojo de la série est bel et bien le temps. Qu’on le stoppe, qu’on l’avance ou qu’on se joue de lui. Le Loop est qu’une boucle temporelle et épineuse qui se joue de ses habitants et des humains. À se demander si la ville n’est pas qu’un laboratoire sociologique de ces expériences. Une fois dedans, chacun et chacune décide de ce qu’il fait de ses découvertes scientifiques qui mènent à d’autres mondes.
CONCLUSION
Mais la vraie question est : quel est le vrai monde, celui de Cole enfant et de sa famille ou celui vécu par chaque aventure personnelle et partagée. Chaque épisode est un nouveau livre venant nourrir l’encyclopédie et alourdir l’étagère. Les personnages se découvrent et se redécouvrent, certains en reviennent et d’autres y restent, par commodité et satisfaction. Le Loop n’est qu’une métaphore fictionnelle et sublime de la vie humaine. Le fait que les histoires se font la plupart du temps au travers des enfants et des jeunes, joue sur ces périodes charnières de tout humain. Hormis Cole, on ne sait pas vraiment ce que deviennent les autres personnages. Comme le film et le dessin animé « L’Histoire sans fin » (1987 et 1995), on traverse et vit les épisodes dans l’attente d’une apogée finale. Les visées et les conclusions sont propres aux spectateurs, comme lorsqu’on regarde un tableau, rien ne nous est imposé, on imagine. Mais au vu du dernier épisode, ce que l’on est sûr c’est que le Loop, est toujours en activité, laissant présager une possible saison 2 et de possibles nouvelles histoires?

Lunaticharlie.
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